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intellectuelles, sinon dans les races, au moins dans les individus, je ne trouve pas une raison autre que la différence des tempéraments ou des complexions morales. C’est, en effet, à l’aide de la volonté, avec la confiance en soi qu’on parvient à réaliser les plus grands succès, les plus grands triomphes, dans les travaux de l’intelligence comme ailleurs. Un homme qui, à force d’entendre dire qu’il est d’une nature inférieure, finit par avoir le moindre doute sur ses aptitudes naturelles, est à jamais arrêté dans les broussailles du chemin. Il est condamné à ne plus progresser.

Cependant, malgré toutes ces raisons qui expliqueraient pleinement l’infériorité accidentelle du Noir dans les études supérieures, il y a foule d’exemples qui prouvent que les choses ne se passent pas toujours comme l’avance le savant allemand. Les Noirs triomphent souvent dans cette joute intellectuelle. Citons seulement la constatation suivante de l’un des plus savants voyageurs que l’on connaisse. « Il y a quelques années, dit Dumont d’Urville, qu’un mulâtre et un nègre obtenaient des grands prix au concours général de Paris ; et ce fait n’est pas isolé ; le journal le Propagateur de la Foi, annonçait dernièrement qu’une vingtaine de missionnaires noirs se préparaient à à porter l’enseignement religieux dans les pays sauvages[1]. » Nous pourrions mentionner encore M. Fénelon Faubert, mulâtre haïtien, qui a aussi remporté un premier prix au concours général de Paris.

D’ailleurs les cas nombreux de noirs haïtiens ayant manifesté la plus belle intelligence dans toutes les carrières de l’esprit ; les noirs des États-Unis et de Libéria qui ont fait preuve d’une capacité supérieure, incontestable, ne sont-ils pas autant de démentis infligés à ceux qui parlent

  1. Dumont D’Urville, Voyage de l’Astrolabe.