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hommes aveuglés. Tous ceux qui auront l’esprit suffisamment prémuni contre les différentes causes qui paralysent si fort la raison et le sens commun, affirmeront donc, après l’analyse de toutes les discussions que nous avons vu se dérouler au sujet de l’égalité des races humaines, que s’il reste une chose parfaitement démontrée, c’est bien le point suivant : en aucune autre race, on ne rencontre une plus grande vivacité d’intelligence, une plus grande faculté d’assimilation, enfin une facilité d’évolution plus grande que dans la race noire.

Partout où les conditions de milieu ne lui ont pas été positivement hostiles et insurmontables ; partout où elle a pu résister à leur influence délétère et régressive, elle s’est mise spontanément à développer les plus belles qualités de l’esprit et du cœur. Quand elle reste stationnaire, malgré les avantages naturels du climat, on peut bien certifier qu’il existe une cause occulte, politique ou sociale, qui la paralyse, ralentit sa marche et amortit sa force d’expansion. Cependant, comme les plantes vivaces qui ont reçu la sève ardente et riche des terres tropicales, elle repousse juste au moment où l’on pourrait la croire morte ; elle s’efforce et fait si bien qu’elle finit toujours par renverser les obstacles et redresser sa tête vers la lumière. Si donc on voulait se renfermer, rien que dans le cercle de la science, pour discuter et comparer les aptitudes des races humaines, nous pourrions avancer hardiment que cette race noire ne doit céder le pas à aucune autre de ses rivales.

Aux États-Unis d’Amérique, où elle sort à peine d’un état de sujétion trois fois séculaire, elle monte, fière et résolue, à l’assaut de toutes les positions sociales. Mais c’est à l’école surtout que cette ascension superbe se fait remarquer. « Quand on pénètre dans une salle d’école à Boston, dit M. d’Haussonville, une chose frappe d’abord