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D’autre part, ceux qui réfutent la doctrine unitaire ne savent comment constituer la pluralité des espèces, à la- quelle ils ont abouti par des inductions plus ou moins illogiques.

Y aura-t-il deux, trois, quatre, cinq, quinze ou seize espèces ? Une confusion épouvantable est la seule réponse que donne le bruit discordant des opinions intraitables ; et chacun garde sa conviction. Mais ne pourrait-on pas découvrir un moyen de conciliation qui réunit tous les esprits et fît cesser ces dissidences malheureuses, constituant une perpétuelle accusation contre la solidité de la science ? Oui certes, si l’on s’entendait au moins sur les principes. Là encore, cependant, on ne s’entend pas davantage ; la divergence des idées est si grande, les controverses si développées, qu’il faudrait un volume entier pour les l exposer.

Qu’est-ce que l’espèce au point de vue de la taxiologie ? Celui qui pourrait y répondre par une définition claire, précise, applicable à tous les cas de la science, aurait d’un seul coup résolu le problème dont on cherche depuis un siècle la solution. Malheureusement personne n’y est parvenu. Agassiz ni Lamarck ne convainquent M. de Quatrefages et celui-ci n’échappe pas à la critique générale de Broca qui n’essaye aucune définition. Mais prenons, pour citer quelques exemples, les différentes définitions que M. Topinard a réunies dans son savant ouvrage, l’Antropologie, sans se mêler d’ailleurs d’en apprécier le mérite.

— « Sous la dénomination d’espèces, dit Robinet, les naturalistes comprennent la collection des individus qui possèdent une somme de différences appréciables par eux. »

— « L’espèce, dit Agassiz, est le dernier terme de classification ou s’arrêtent les naturalistes, et cette dernière division est fondée sur les caractères les moins impor-