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tion égyptienne, c’est l’évolution morale que les peuples occidentaux ont commencée avec la philosophie grecque et ont continuée jusqu’à nos jours, avec des crises plus ou moins longues, plus ou moins perturbatrices. Mais mieux on découvre le sens de ces vieux manuscrits couverts d’hiéroglyphes, conservés par la solidité du papyrus égyptien ou burinés sur les stèles et les bas-reliefs antiques, plus on se convainc du haut développement moral auquel étaient parvenues les populations nilotiques de l’époque des Pharaons. C’est toujours cette même morale douce, humaine, très sobre de métaphysique et d’idées surnaturelles, indépendante de toute superstition religieuse, que l’on retrouve à l’état rudimentaire chez toutes les peuplades noires de l’Afrique soudanienne, jusqu’à l’invasion du grand courant islamique dont le fanatisme est un caractère essentiel, permanent.

Les Grecs qui ont été les éducateurs de toute l’Europe, par l’intermédiaire de l’influence romaine, ont du prendre de l’Égypte les principes les plus pratiques de leur philosophie, comme ils en ont pris toutes les sciences qu’ils ont cultivées et augmentées, plus tard, avec une intelligence merveilleuse. Cela peut-il même être mis en question, lorsqu’on sait que tous leurs grands philosophes, les principaux chefs d’école, ceux qu’on pourrait nommer les maîtres de la pensée hellénique, ont, depuis Thalès jusqu’à Platon, plongé continuellement leurs coupes aux sources égyptiennes, ayant tous voyagé dans la patrie de Sésostris avant de commencer la propagation de leur doctrine ? Je n’insisterai pas sur l’influence du boudhisme ou de la manifestation de la pensée des noirs Indiens sur l’esprit philosophique de tout l’Orient. Non-seulement la thèse historique soutenue sur l’importance des noirs dans le monde hindou ne comporte pas autant de clarté que celle de l’origine des anciens Égyptiens, mais