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Suez, l’Afrique est devenue une île géante ; par le canal de Panama, qui se creuse actuellement, il en sera de même des deux Amériques. Elles vont se détacher matériellement l’une de l’autre, comme elles le sont déjà moralement, depuis un laps de temps séculaire, ayant deux civilisations d’une physionomie distincte : anglo-saxone, d’une part ; latine, de l’autre. Le Mexique restera longtemps encore comme la zone intermédiaire de ces deux courants intellectuels, divers mais non opposés ; mais elle évoluera plus rapidement vers le yankisme américain.

On peut dire hardiment que si la science a deviné une époque reculée, qui a précédé toutes les traces historiques et toutes les traditions, où la configuration du globe — transformée subitement par des cataclysmes géologiques ou insensiblement modifiée par la succession des causes actuelles, — présentait d’autres reliefs, d’autres contours dans la délinéation des mers et des continents, nous assistons aujourd’hui à un travail tout aussi gigantesque, mais opéré scientifiquement, volontairement, par la main de l’homme ! Tout cela est l’œuvre des Papin, des Fulton, des Watt, des Stephenson, des Brunel, des Sommeiller et, au-dessus de tous, de Ferdinand de Lesseps, légion fulgurante, éclatant de génie et d’inébranlable audace, appartenant entièrement à la race blanche.

Ce n’est pas tout. Il faut joindre à ces merveilles incomparables un accroissement de richesses dont on ne pouvait avoir idée à aucune époque et dans aucune autre race, avant les temps modernes et la complète évolution du groupe européen. Qu’on parcoure un seul quartier ou arrondissement de la ville de Paris, le rayon qui embrasse le Palais-Royal et les grands magasins du Louvre, par exemple, on est sûr de trouver plus de richesses qu’il n’en existe dans l’Afrique entière ! Je ne parle pas de ces richesses naturelles encore enfouies, inemployées, d’où