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coutumes identiques, par un tempérament physiologique et psychologique dont la moyenne est commune, ou bien est toujours considérée comme telle, toutes les fois qu’il s’agit de la comparer à celle que semble présenter le tempérament d’un autre groupe. C’est par ce côté que l’idée de race fait son entrée dans les actions d’un peuple et y influe à l’égal même du patriotisme avec lequel elle se confond, en le complétant. L’influence ethnique ainsi entendue ne saurait être niée dans les actes politiques des nations, voire dans les appréciations qu’elles font de toutes les questions à éclaircir, même au point de vue rationnel. Alors même qu’on n’en dise mot, elle reste encore infiniment puissante, étant si positive et agissante dans les événements qui se déroulent comme dans les théories qui s’élaborent.

C’est un fait. On peut remarquer dans le cours de l’histoire contemporaine que toutes les compétitions internationales, qui ont conduit les peuples à s’entrechoquer sur d’immenses champs de bataille, en des guerres horribles, exterminatrices, proviennent, pour la meilleure partie, des rivalités de race. Sans doute, la collision n’a pas toujours lieu entre des races franchement distinctes. C’est le plus souvent entre les sous-races de l’Europe que l’on voit surgir ce déchaînement affreux de l’instinct belliqueux, où chacun ne songe qu’aux moyens les plus meurtriers, les plus expéditifs, pour réduire à l’impuissance et dominer son adversaire, transformé en ennemi implacable dans la terrible mêlée. Des hommes qui semblaient nés pour s’entendre et évoluer ensemble vers un progrès réalisé en commun, se trouvent gênés de marcher, les uns à côté des autres, sur le même continent. C’est qu’une cause mystérieuse les pousse à cette conflagration périodique. L’amour de la patrie, de plus en plus vif, poussé jusqu’à une dévotion étroite, leur inspire des préoccupations qui ne permettent pas de repos,