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quées dans l’étude de chaque groupe ou série de groupes, on procède à une seconde opération logique, afin d’exposer la classification. On suit cette fois une marche opposée ; on descend des divisions les plus générales aux espèces et variétés, dans les limites du règne dont on s’occupe. On fixe ensuite la nomenclature qui doit s’adapter à la classification et en désigner si bien chaque division, que la dénomination seule réveille dans l’esprit toutes les notions acquises sur tel ou tel groupe, en aidant efficacement la mémoire. Bien connaître la nomenclature, c’est déjà posséder la principale partie de la science.

Nomina si nescis, perit et cognitio rerum.

C’est un vers de Linné, et c’est dit avec autant de justesse que d’élégante précision.

Dans l’ordre habituel des choses, une science offre d’autant moins de difficulté que les principes sur lesquels elle repose sont condensés dans un plus petit nombre de lois, ou règles fondamentales. En effet, le nombre restreint des lois scientifiques prouve que la matière a été si bien et tellement étudiée, que l’esprit la saisit avec netteté, en éliminant tous les cas exceptionnels, ou en les faisant entrer dans un cadre commun d’où il les embrasse dans une conception générale. C’est à ce point de vue qu’on peut considérer l’astronomie comme une science beaucoup moins difficile que le vulgaire ne pense, d’accord en cela avec l’opinion d’Auguste Comte, l’illustre fondateur du positivisme. Eh bien, on se confondrait gravement, si l’on croyait que, parce qu’elle ne repose que sur deux lois en apparence fort simples, la taxonomie est une de ces sciences qu’on aborde avec assurance et dont les études faciles n’offrent a l’esprit aucune de ces incertitudes qui le, consternent et le déroutent.

Au contraire, toute nomenclature, comme toute classi-