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la science progressât jusqu’au temps de Linné, avant qu’elle pût enfin offrir ce bel ensemble que l’on admire aujourd’hui, sous le nom de classification. Sans nous arrêter à distinguer le système artificiel de Linné de la méthode naturelle de Jussieu, tâchons d’esquisser rapidement les grands principes taxonomiques que suit ordinairement le naturaliste dans ses investigations.

Pour obtenir une classification naturelle, on procède méthodiquement, en réunissant les individus en variété, les variétés en espèce, les espèces en genre, les genres en famille, les familles en ordre, les ordres en sous-classe ou en classe, les classes en embranchement ; la réunion des embranchements toujours peu nombreux forme un règne. Le règne est une des grandes divisions de la nature organisée ou non, comprenant les minéraux, les végétaux et les animaux. Dans cette première opération, on considère les groupes d’après leurs similitudes. Elle exige une analyse exacte des parties et met en œuvre l’induction avec les procédés logiques qui en dérivent. Bacon, dans son Novum Organum, recommande de dresser : 1° une table de présence qui fasse constater tous les cas où l’on a conservé un phénomène semblable ; 2° une d’absence qui indique les cas où le phénomène varie ; 3° une autre de comparaison, qui indique les différentes proportions ou le phénomène s’est montré. Chacun observe d’ailleurs la méthode qui convient le mieux à son intelligence et à sa manière personnelle de concevoir les choses.

Ce travail empirique une fois fait, on étudie les analogies et cherche d’en tirer les lois qui doivent régir les groupes et leur assigner une place dans les grandes divisions ou les subdivisions de la science. Les principales lois ou principes considérés comme tels en histoire naturelle, sont la loi des affinités respectives et celle de la subordination des organes. Ces lois étant intelligemment appli-