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port, fut un autre noir que j’ai particulièrement connu, M. Saint-Ilmont Blot. Comme tous ces congénères d’alors, il avait étudié presque seul. À lui ne suffirent point les qualités de littérateur ou d’écrivain qu’il possédait aussi bien que les autres célébrités de l’époque. Il y ajouta diverses sciences qu’il aima et cultiva avec passion. Il s’était adonné à l’étude du droit comme à celle des sciences naturelles et des sciences mathématiques. Toujours au travail, sans aucune autre ambition que celle d’étendre son horizon intellectuel qu’il poussait de plus en plus loin, cet homme offrait un admirable exemple d’application aux choses de l’esprit.

Il est certain qu’il se trouve dans ses papiers des manuscrits qui verront un jour la lumière de la publicité. Toute cette activité de l’intelligence n’a pas dû s’épuiser chez lui dans un pur dilettantisme, sans laisser aucune trace.

M. Blot était surtout passionné pour les études astronomiques. Passion curieuse, quand on pense qu’en Haïti on n’a encore aucun monument public, aucun établissement destiné à l’observation des phénomènes célestes ! Mais, ami de tous les étrangers, qui prenaient toujours plaisir à jouir de son agréable commerce, il profitait de ses relations pour se mettre en possession de plusieurs petits instruments propres à l’aider dans les observations faciles. Aussi son cabinet de travail était-il rempli de divers modèles de ces instruments de modeste dimension, tels que théodolites, cercles muraux, globes célestes mobiles et cartes astronomiques de différents systèmes. Réunis à mille autres curiosités qu’il collectionnait avec soin, ces objets formaient un petit musée propret, caractéristique, où l’on n’avait jamais à s’ennuyer. J’en ai gardé un souvenir persistant ; et je me rappellerai toujours avec quel bonheur je pénétrais dans ce sanctuaire de l`étude, combien j’ai profité