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CHAPITRE XV.

Rapidité de l’évolution dans la race noire.
Aux âmes bien nées

La valeur n’attend pas le nombre des années.

(Corneille).
Ainsi, en résumé, quand l’esclave de l’habitation Bréda eut brandi le casque et groupé autour de lui tous les nègres épars qui venaient de briser leurs chaînes, il personnifiait la première épopée militaire de la vieille Saint-Domingue, et de ce jour notre nation datait.

À cette nation il fallait un but.

Ce fut celui de prouver l’aptitude de toute la race noire à la civilisation qui fut posé. — But puissant, gigantesque, capable de dévorer des générations, toutefois, digne de contenir et d’exercer notre activité !

(Edmond Paul).

I.

LES THÉORIES ET LES FAITS.


Toutes les pages qui précèdent ont eu principalement pour but de mettre en évidence une vérité indéniable, à savoir que les hommes, quelle que soit la race à laquelle ils appartiennent, sont sortis de la nature, faibles, laids, ignorants et vils. L’état de nature si éloquemment préconisée par Rousseau, comme l’âge de toutes les vertus, est reconnu aujourd’hui comme l’opposé de toutes les utopies que l’on s’était plu à y bâtir. La société du XVIIIe siècle, fatiguée d’une existence de sèche politesse où tous les ressorts de l’activité humaine étaient réduits en purs jeux de mécanique, tant les manières conventionnelles et une étiquette guindée prévalaient dans toutes les relations, trouva un charme profond à ces tableaux enchanteurs ou l’homme sauvage était représenté comme le type de la