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vérités de l’histoire sous un amas de sophismes, afin d’établir leur paradoxe sur des preuves non contredites. L’érudition dont ils abusent ne refuse point ses armes à celui qui les réclame pour la défense du droit et de la justice éternelle. Qu’on le veuille ou non, il est écrit que le XIXe siècle ne s’écoulera pas tout entier, sans que le fait de l’égalité des races humaines devienne une vérité consacrée par la science et rendue aussi sure, aussi inattaquable que toutes les grandes vérités d’ordre moral et matériel qui font de notre époque la plus brillante phase que l’humanité ait traversée dans sa course progressive. C’est en moi une conviction profonde. Chaque jour, chaque événement nouveau ne font que la confirmer. Aussi continuerai-je, sans jamais me fatiguer, cette réfutation où je défends ce qu’il y a de plus sacré pour l’homme, c’est-à-dire l’honneur et la réputation d’une race à laquelle il appartient.

Je sais que la race noire n’est pas seulement accusée d’immoralité et de superstition. On en a encore fait une race cruelle et sanguinaire, par tempérament ; on parle de son cannibalisme, comme un des caractères qui la distingue des hommes blancs. Sans nier l’existence de plusieurs faits, souvent exagérés par des ignorants ou des gens de mauvaise foi, il est nécessaire de savoir si les noirs sont tellement cruels et féroces qu’on ne puisse rien trouver parmi les autres races humaines qui égale leur prétendue scélératesse.

La tâche ne sera pas difficile.

L’histoire est là pour répéter la vérité à ceux qui l’oublient ou l’ignorent. Ce que les hommes blancs ont imaginé de tortures pour martyriser leurs congénères, pendant les époques de fanatisme politique ou religieux, est un sujet d’épouvante pour l’esprit. Rien qu’en y pensant, on se sent pris d’horreur. Les pages de l’Inquisition offrent des