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ont été publiés sur cette question. On a supposé à la prostitution une très noble origine : on a prétendu que la prostituée, c’était la citoyenne, tandis que l’épouse, c’était la femme conquise et esclave[1]. » Le dernier roman de M. Zola, Germinal, offre de la prostitution de certaines classes ouvrières un tableau poignant, vertigineux, mais absolument peint au vif. Dans la fine analyse qu’il en a faite, M. Jules Lemaître[2], exprime ainsi ses impressions. « Souffrance et désespoir en haut et en bas ! Mais au moins ces misérables ont pour se consoler la Vénus animale. Ils « s’aiment » comme des chiens, pêle-mêle, partout, à toute heure. Il y a un chapitre ou on ne peut faire un pas sans marcher sur des couples. » Qu’il y ait une certaine exagération dans les descriptions du romancier naturaliste, c’est possible ; mais en réduisant à la moitié la réalité de ce qu’il en dit, le tableau reste encore horriblement chargé !

Il est donc faux d’avancer que la race blanche est douée d’une plus grande moralité que la race noire, au point de vue de la pudeur. Si on voulait étudier froidement les faits, c’est plutôt à la race noire qu’il faudrait donner la palme, sous ce rapport ; car jamais elle ne pourra égaler sa noble rivale dans le genre d’aptitudes nerveuses dont une Messaline a pu offrir l’exemple nullement isolé dans le passé et le présent des nations européennes. Et lassata viris, necdum satiata, recessit, dit Juvénal, dont le vers fume comme un fer chaud sur la chair libidineuse de la femme des Césars ?…

On a encore prétendu que jamais race humaine n’a montré plus de penchant à la malpropreté et ne s’y com-

  1. Mme  Clémence Royer, Congrès int. des scien. ethnog., etc. p.375.
  2. Revue politique et littéraire, n° 11, 1er sem., 3e série, p. 329.