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leur suite, lors de la campagne de Cyrus. Pourtant ils étaient des blancs et Xenophon a eu soin de le faire remarquer[1].

Chez les Massagètes[2], peuple de race tartare ou scythique, lorsqu’un homme désirait une femme, il n’avait qu’a pendre son carquois au chariot de celle-ci ; il cohabitait publiquement avec elle, parfois sur la grande route, sans que personne en fut scandalisé.

On connaît l’histoire de la prostituée juive, Thamar, qui vendait ses faveurs pour un chevreau, à l’embranchement d’une grande route. À certains jours de l’année, plusieurs villes de la Grèce, pour célébrer le rite religieux du culte qu’elles rendaient à Vénus, laissaient voir dans les rues, à la tombée de la nuit, les scènes les plus scandaleuses.

Et qu’a-t-on besoin de remonter si haut ? C’est un fait que, dans certains recoins des grandes villes européennes, il se passe en plein air des actes d’une révoltante immoralité. N’était la présence d’une police active, toujours prête à y mettre bon ordre, je ne sais à quelle exhibition malsaine on ne se livrerait pas en pleine lumière du jour et dans les rues mêmes de Paris ! Jamais on ne pourra s’imaginer toute l’impudeur dont est capable la fille européenne dont la robe de soie frôle le passant sur les grands boulevards. La prostitution, pour être devenue plus circonspecte, n’est pas moins cynique dans l’Europe contemporaine que dans l’Europe des anciens Grecs et des anciens Romains. Il faut s’armer d’un rude courage pour lire seulement tout ce qu’en dit M. Léo Taxil, en historien exact et véridique. « En Angleterre, des ouvrages très sérieux

  1. Εζήτουν δὲ ϰαὶ ταῖς ἑταίραις αἷς ἧχον οἱ Ἕλληνες, εμφανῶς ξυγγίγεσθαι· νόμος γὰρ ἦν οὖτος σφίσι. Λευϰοί δε παντες οἱ ἄνρες ϰαὶ γυναῖϰες.
    (Xénophon, Anabase, liv. V, ch. IV).
  2. Hérodote, I, 203 ; — Strabon, XI, 513.