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remarquable, précieux et qui doit faire époque. Je veux parler des « Détracteurs de la race noire ». Ce livre qui est une improvisation écrite avec le feu du patriotisme et la confiance imposante qu’inspire la conviction du droit et de la raison, est par-dessus tout une œuvre méritoire ; il fait infiniment d’honneur à tous ceux qui y ont concouru. C’est, avec M. Janvier, MM. Justin Devost, Jules Auguste, Clément Denis et Arthur Bowler, pléiade d’intelligences, où Haïti trouvera les meilleurs ouvriers pour l’œuvre de progrès et de civilisation qu’elle doit réaliser dans l’archipel antillien. Hélas ! Clément Denis ne devait pas vivre longtemps, lui, dont l’esprit pétulant électrisait toute la fière milice dans ce bon combat qu’elle a combattu au nom i de la vérité et de la justice !

Plus tard, vers la fin de la même année, M. Janvier a publié, seul, un volume de plus de six cents pages in-8o, Haïti et ses visiteurs, dont plusieurs journaux parisiens ont parlé en termes fort élogieux. Là, profitant de quelques articles maladroits de M. Cochinat, il entreprit de justifier son pays de toutes les calomnies dont il a été l’objet et dont le principal mobile est ce sot préjugé par lequel on prétend qu’un peuple noir est incapable de se civiliser à l’état indépendant, vu l’infériorité morale et intellectuelle de la race africaine. La leçon fut rude, excessive ; mais la fibre patriotique, mise en branle, montra en M. Janvier un lutteur habile et terrible, se servant de toutes les armes, frappant sans pitié ni mesure l’adversaire éreinté.

Après ce volume, notre intelligent champion a écrit de nombreux articles tant politiques que littéraires dans les divers organes de la presse parisienne. Il a publié une suite de petites brochures d’un style acéré et souvent acerbe, en forme de pamphlet, où il développe des théories que je n’ai pas à analyser ici. Quelle que soit l’opinion que l’on ait de ses idées, il faut admettre qu’il sait les