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étudiant en droit de la Faculté de Paris, où il prépare actuellement son examen de licence. Cette rareté des noirs haïtiens a l’École de droit est infiniment regrettable ; mais elle ne prouve nullement que létude des lois soit inaccessible à leur intelligence. C’est une simple question de circonstances. La plupart des familles noires qui auraient pu envoyer leurs enfants en France, dans le but d’en faire des avocats ou des juristes, n’ont pas jusqu’ici pensé à l’excellence d’une telle carrière.

C’est ainsi que plusieurs noirs qui ont achevé leurs études classiques à Paris, ayant pu obtenir le diplôme de bachelier ès-lettres, en sont restés là, encore que toutes leurs aspirations dussent les amener à cultiver la science du droit, ou ils remporteraient certainement les mêmes palmes déjà cueillies dans les champs de l’enseignement secondaire. Citons, entre autres, MM. Guillaume Manigat et François Manigat, bacheliers ès-lettres, dont l’intelligence a reçu tout le développement qu’il est logique d’attendre des connaissances classiques. Ils se sont malheureusement arrêtés à cette première étape, sans penser à aborder les études de l’enseignement supérieur. Il est pourtant certain, que leur esprit déjà ouvert à toutes les conceptions, par les études philosophiques qui ferment le programme des lycées, n’éprouverait aucune difficulté à s’assimiler les connaissances nécessaires pour se présenter aux examens de l’École de droit.

Je souhaite que mes compatriotes de la race noire d’Haïti tournent leur activité intellectuelle vers cette branche des connaissances humaines qui est, pour ainsi dire, le couronnement de toutes les autres. La chose est d’autant plus digne de leur ambition, que pour bien posséder la science du droit et en tirer tous les fruits possibles, il faut avoir parcouru toutes les autres sphères de la connaissance, ainsi que l’illustre Lachaud en a pu fournir l’étonnant et