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même remarque ; et tous les physiologistes ou les anatomistes qui ont abordé ce sujet, de 1840 a nos jours, ont été unanimes à reconnaître l’exactitude de cette observation.

Un physiologiste d’outre-Rhin dont les travaux sont légitimement considérés comme réunissant la plus grande valeur, tant par son esprit indépendant et éclairé que par le nombre de ses recherches sur toutes les questions dont il s’occupe, Hermann Wagner, après avoir étudié spécialement et consciencieusement le sujet qui nous intéresse actuellement, a aussi conclu « que l’étendue du cerveau augmente avec le développement de l’intelligence[1]. » Telle est encore l’opinion du professeur Vulpian[2]. Non-seulement le cerveau croît avec l’intelligence, mais cette croissance, selon la remarque de l’éminent physiologiste, se vérifie particulièrement dans la partie antérieure où se trouvent les lobes cérébraux qui sont nos véritables centres de cérébration ou d’idéation. Enfin, suivant Abendroth, « l’abbé Frère, de Paris, a prouvé après un grand nombre d’expériences et de recherches, que les progrès de la civilisation ont eu pour résultat d’élever la partie antérieure du crâne et d’en aplatir la partie occipitale[3]. »

Dans la grande discussion entre les monogénistes et les polygénistes dont j’ai longtemps entretenu le lecteur, on a entamé cette question si intéressante de la relation qui existe entre l’état psychologique et la conformation du cerveau. Les monogénistes qui n’eurent jamais une conviction scientifique bien profonde, mais qui se préoccupaient plutôt de l’orthodoxie religieuse et philosophique dont il fallait défendre à tout prix l’honneur et l’intégrité, se montrèrent mous et timides. Ils craignaient, en s’appesantissant trop

  1. Herm. Wagner, Massbestimungen der Oberflache der grossen Gehirns.
  2. Vulpian, Physiologie du système nerveux.
  3. Abendroth, Origen del hombre segun la theoria descencional.