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laid, féroce et vicieux, moins il veut croire à la possibilité de son étrange filiation ; moins il comprend « comment en or si pur un vil plomb s’est changé ! »

C’est pourtant par le jeu naturel des choses, par une progression lente et se développant insensiblement à travers de longs siècles, que cette admirable transformation s’est produite. Mouvement et repos, action et réaction, tout a servi de force promotrice à l’organisme humain qui a commencé à se perfectionner des le principe, qui marche encore et toujours vers un perfectionnement plus accentué.

L’intelligence et la beauté sont les deux qualités dont les hommes s’enorgueillissent le plus. En fait, la seconde de ces qualités, comme nous l’avons déjà remarqué, ne constitue aucunement un caractère de préexcellence ; mais elle acquiert un mérite réel dans le besoin inné de coquetterie qui fait le fond de la nature humaine et répond si bien à la soif d’idéal dont elle est dévorée. Aussi ne conteste-t-on pas beaucoup la possibilité qu’ont les races d’embellir avec des circonstances favorables à leur épanouissement. Ce qu’on refuse d’admettre, c’est qu’elles deviennent plus intelligentes, plus aptes qu’elles n’étaient à leurs premières phases évolutives. Mais il faut avouer qu’il n’y a rien de scientifique dans une telle négation.

La faculté intellective n’a jamais été refusée à aucune race humaine ; cela serait incompréhensible et souverainement illogique, puisque l’on reconnaît que tous les animaux en sont généralement doués, quoique à différents degrés. Les partisans de l’inégalité n’affirment donc, pour maintenir la distinction qu’ils ont établie et par laquelle ils divisent les races humaines en supérieures et inférieures, qu’une simple différence de degrés dans la somme d’intelligence où chaque race humaine est susceptible de parvenir. Mais j’ai déjà posé l’objection : comment mesurer les degrés de l’intellection, en l’absence d’une science