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comme on la définit, si les races humaines pouvaient, au point de vue esthétique, évoluer d’une forme inférieure à une forme supérieure ; si elles pouvaient passer d’un état d’ignorance profonde à un degré d’instruction qui ne reconnaît pas de bornes, l’anthropologie n’aurait plus rien à faire. En effet, les cent-cinquante mesures que Broca avait imaginées et qu’il réussissait à prendre sur le crâne et l’encéphale, deviendraient inutiles et sans aucune portée taxiologique, en présence d’une transformation progressive de toutes les races humaines, évoluant corrélativement à la civilisation. Les angles faciaux et tout ce qui s’y rapporte, rentreraient dans la destination modeste qui leur fut primitivement attribuée par Camper. Aussi, toutes les fois qu’on parle aux anthropologistes du transformisme et de l’application qu’on pourrait faire de ses théories dans les études anthropologiques, n’acceptent-ils ces idées que sous bénéfice d’inventaire !

Ils ne nient rien et n’approuvent rien. La théorie anthropogénique d’Hœckel n’est pas ce qui les effraie le plus. L’homme pourrait bien venir d’une famille de singes, pourvu que le Satyrus quelconque dont la déviation sélective a commencé l’évolution vers le type humain, eût donné naissance à des progénitures dissemblables, dont les unes feraient souche à la race blanche, les autres à la race mongolique etc. Cependant qu’on veuille pousser le raisonnement jusqu’au bout ; qu’on veuille leur expliquer que, toutes choses égales, on doit supposer à chaque groupe particulier une puissance évolutive de même qualité que les autres groupes environnants, à moins que, sous le coup d’une fatalité incompréhensible, les unes n’aient eu une tendance innée à rétrograder ou stationner et les autres une propension naturelle à progresser ! Ils refusent alors d’entendre raison. Pour toute réponse, ils se contenteront de présenter des crânes soigneusement