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verse existant sur l’origine des Rétous. Plus on remonte vers l’antiquité, plus on est convaincu de l’identité du type ethnologique de tous les riverains du Nil. En descendant le cours de l’histoire, on voit l’ancienne race égyptienne, avec la marche de la civilisation, se transformer et devenir de plus en plus belle. Mais ce fait, à part même les croisements inévitables qui ont pu se faire entre elles et les peuples d’une race étrangère, n’a rien qui doive nous étonner, quand on sait que d’après la théorie de l’évolution, qui est devenue la base même de la philosophie scientifique de notre époque, toutes les races humaines tendent invinciblement à modifier et transformer leur type physique. Cette transformation va de la dolichocéphalie à la brachycéphalie, du prognathisme à l’orthognathisme, c’est-à-dire vers le perfectionnement et l’embellissement. Tout le temps qu’on se figurera que les races ont une physionomie qui reste invariable à travers les siècles, comme une empreinte ineffaçable de la main du créateur, ces phénomènes resteront incompréhensibles. Mais toute étude suivie sur l’ethnographie d’un peuple, pendant une période considérable, montre que les types varient continuellement en s’améliorant sans cesse. Je crois avoir suffisamment indiqué ce fait biologique, lorsqu’il s’est agit d’étudier la réalisation de la beauté dans les diverses races humaines. Cette évolution qui s’effectue dans tous les groupes de l’humanité avec les conquêtes de la civilisation, stimulant le cerveau et le faisant réagir sur l’organisme entier, a produit aussi son effet dans la conformation anthropologique des anciens Égyptiens. À l’origine, le type du Rétou était lourd et massif ; cependant il s’affina avec le temps et prit enfin ces belles formes que l’on ne rencontre encore que rarement en Égypte, mais dont les échantillons sont si communs parmi les Abyssins. « Le caractère propre des figures, tant dans les statues que dans les bas-reliefs des