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si abondant dans le Delta, il se trouve maintenant relégué aux bords de quelques lacs ou rivières de la Nubie, de l’Abyssinie ou du Soudan[1]. »

On ne sait au juste depuis quelle époque cet état de choses a commencé d’exister. Peut-·être pourrait-on attribuer le refoulement vers le midi de cette espèce de souchet à un changement climatérique. Mais cette hypothèse ne peut longtemps se soutenir, quand on pense que le papyrus se peut rencontrer encore aux environs de Syracuse, en Sicile, île située beaucoup plus au nord que l’Égypte. Tout autorise donc à croire que le papyrus antiquorum fut introduit en Égypte par les Éthiopiens et que la plante n’a pu s’y conserver qu’autant qu’on s’en est spécialement occupé. Le jour qu’elle eut perdu son importance et qu’elle fut négligée, elle fut du même coup condamnée à disparaître. Cependant tout aussi négligée dans la Nubie, l’Abyssinie et la partie orientale du Soudan, pays qui forment l’ancienne Éthiopie, elle vit et prospère, étant dans son domaine naturel.

Le Lebka que les anciens confondaient avec le Persea et qui, suivant Delisle[2], doit être rapporté au genre ximenia œgyptiaca de la famille des Oléacinées, est un arbre qui servait, pour la meilleure partie, à la nourriture des anciens Égyptiens. Déjà rare à l’époque où Abd-Allatif voyagea en Égypte (XIIe siècle), il y est aujourd’hui presque introuvable. On le retrouve pourtant dans la Nubie et l’Abyssinie[3].

Le lévrier antique (canis leporarius œgypticus), tel que le représentent les monuments, s’est propagé jusqu’à nos jours. Rare dans la Basse-Égypte, on le rencontre assez

  1. Ferd. Hoefer, Hist. de la Botanique.
  2. Delisle, Mémoires de l’Académie des sciences, 1818.
  3. Hoëfer, ouvrage cité.