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race noire africaine la gloire d’avoir produit la civilisation antique qui a fleuri sur les bords du Nil.

« Les Éthiopiens, dit M. Jules Soury, n’habitèrent pas toujours l’Abyssinie ; ils n’y ont passé qu’assez tard par le détroit de Bad-el-Mandeb[1]. » Cette opinion est plus ancienne que fondée. Euzèbe, évêque de Césarée, l’Hérodote de l’histoire ecclésiastique, avait déjà écrit : Ethiopes ab Indo flumine consurgentes, juxta Égyptem consederunt, en faisant des anciens habitants de l’Éthiopie et de l’Égypte une colonie hindoue. D’autres savants modernes, tels que le baron d’Eckstein et Wilkinson, ont semblé s’y rallier ; mais non-seulement rien n’autorise sérieusement de telles conjectures, il faut encore se demander si les Indiens noirs sont des blancs ? Sans nous y arrêter maintenant, qu’il me suffise de citer l’opinion de l’un des plus savants visiteurs de l’Afrique à l’égard des liens ethnologiques qui existent entre les anciens Égyptiens et les autres peuples du continent noir.

« Les Rétus égyptiens qui, après la Chute de leur immense empire, ont eu à supporter tant d’invasions étrangères, dit Hartmann, se sont mêlés, après la conquête musulmane, sous Amr Ibn-el-Asi, avec les Perses, les Grecs, les Syro-Arabes et même les Osmanlis. Ces croisements de races continuent aujourd’hui avec l’adjonction de l’élément nigritien. Ainsi le type primitif de la population s’est sensiblement transformé ; mais le sang des Rétus s’y est conservé à un degré considérable., Le type des Rétus se retrouve chez les Berabras, les Bedjas et les Nigritiens ; il est enraciné dans la race africaine[2]. »

Sans doute, on pourrait s’arrêter ici et s’étayer de tant d’autorités pour affirmer que les anciens Égyptiens, les

  1. Jules Soury, Études historiques.
  2. Hartmann, Les peuples de l’Afrique, p. 16 et 63.