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avec un savant, tout en s’inclinant devant sa science profonde : le plus souvent c’est de cette science même qu’on tire les lumières qui amènent ces divergences de vue si nécessaires à la réalisation du progrès. Aussi serait-ce pour moi un bonheur incomparable que de trouver dans les ouvrages mêmes de cet éminent égyptologue des faits qui corroborent ma manière de voir. Est-il possible d’en rencontrer de tels dans la savante exposition qu’il a faite de la première époque de la civilisation égyptienne ? Je le crois positivement. Il suffira pour cela, de faire quelques rapprochements absolument logiques que l’auteur a négligés, volontairement ou non, et qui pourraient l’induire a changer complètement d’avis dans la question en débat.

En parlant de la description ou de la représentation que les anciens Égyptiens faisaient de la divinité, M. Maspero cite les paroles suivantes : en Dieu est un, unique, multiple de bras… Enfin les hommes sortent de ses deux yeux et se répandent sur la surface de la terre, « troupeau de Râ » divisé en quatre races, les Égyptiens (Retou), les hommes par excellence et les Nègres (Nahsi) qui sont sous le patronage d’Hor ; les Asiatiques (Aamoû) et les peuples du Nord à peau blanche sur lesquels Sekhet, la déesse à tête de lionne, étend sa protection[1]. »

Un fait positif nous apparaît de prime abord. C’est que les anciens Égyptiens se rangeaient à côté des Nègres (Nahsi ou Na’hasiou) sous la protection d’Hor qui est, pour ainsi dire, la divinité ethnique de l’Afrique Opposée au reste du monde. « Dans la légende d’Osiris, dit M. Beauregard, il figure comme le génie du bien en opposition à Seth, le génie du mal ; c’est en ce sens qu’il est représenté aux prises avec des crocodiles, des lions et des scorpions, et qu’on le

  1. G. Maspero, Hist. ancienne des peuples de l’Orient. C. f. Lepsius, Denkmœler, III, CXXXV—CXXXVI.