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incorruptible mais sans morgue qui est le plus bel ornement du caractère.

M. Énoch Désert, griffe très brun, presque noir, est docteur en droit de la Faculté de Paris. C’est un esprit supérieurement cultivé. Il a écrit divers ouvrages sur les finances et l’économie politique, consacrés spécialement à éclaircir les questions que soulève l’état financier et économique de la République haïtienne[1].

Son pays, sa race a le droit d’attendre de lui qu’il continue à travailler, à progresser, pour montrer d’une manière de plus en plus éclatante ce dont est capable un homme de sa nuance, lorsqu’il a eu le privilège de grandir à côté des Européens, dans ces temples de l’étude qui sont le plus beau produit de la civilisation et, en même temps, le plus sûr gage de supériorité en faveur des nations qui les possèdent.

M. Dalbémar Jean-Joseph, ancien ministre de la justice, est un des avocats les plus remarquables du barreau haïtien. Intelligence fine et clairvoyante, esprit admirablement doué, il réunit les qualités d’un écrivain correct aux talents si appréciables d’un orateur disert et pénétrant.

M. Magny, ancien député, ex-sénateur de la République d’Haïti, est un homme vraiment supérieur. Réunissant à une probité antique une instruction solide et variée, il donne l’exemple d’une telle modestie, d’une dignité si bien contempérée par l’urbanité jamais troublée de ses allures, que l’on peut hautement certifier qu’en aucun point de la terre on ne saurait rencontrer une plus belle personnalité.


On pourrait citer encore Eluspha Laporte, musicien consommé, habile instrumentiste. Enlevé trop tôt à l’art où il

  1. Les réformes financières de la République d’Haïti. La Banque nationale d’Haïti, etc.