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« Chaque parent, dit-il, influe sur l’enfant en raison directe de ses qualités ethniques. Cette considération fort simple qui ressort a mes yeux d’une foule de faits de détails, fait comprendre aisément bien des résultats dont s’étonnent les physiologistes et les anthropologistes. Après avoir attribué à la mère un rôle prépondérant, Nott déclare avec surprise qu’au point de vue de l’intelligence le mulâtre se rapproche davantage du père blanc. Mais l’énergie intellectuelle n’est-elle pas supérieure chez le dernier à celle de la mère ? et n’est-il pas naturel qu’elle l’emporte des deux pouvoirs héréditaires ?…

« Lislet Geoffroy, entièrement nègre au physique, entièrement blanc par le caractère, l’intelligence et les aptitudes, est un exemple frappant. »

Quelque simple que puisse paraître l’explication aux yeux du savant anthropologiste, il faut convenir qu’il sort complètement du domaine de la science pour se cramponner à une pure fantaisie. En effet, quelle est la valeur de cette règle par laquelle on infère que chaque parent influe sur l’enfant en raison directe de ses qualités ethniques ? Ne serait-ce pas l’assertion d’un principe qui est encore à démontrer ? La forme sentencieuse sous laquelle elle est exprimée et qui est si propre à en imposer aux intelligences ordinaires, fait-elle rien autre chose que d’en cacher l’inanité scientifique ?

Si, par qualités ethniques des parents, l’on comprend la couleur, les cheveux et, jusqu’à un certain point, les formes du visage, on doit certainement en tenir compte ; mais s’agit-il de qualités morales et intellectuelles ? rien n’est alors plus vide de sens au point de vue anthropologique, eu égard à leur instabilité dans les races humaines. Ces dernières qualités, dans tous les cas, ne sont pas tellement indépendantes du reste de l’organisme, qu’on puisse leur attribuer une action héréditaire, distincte de l’influence