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notre esprit les chefs-d’œuvre de l’art, a-t-elle le temps d’étudier les formes savantes ou gracieuses à l’aide desquelles, fleur de coquetterie, elle saura corriger ses attitudes. À force de persévérante attention, elle y découvrira un maintien si bien adapté à l’ensemble de sa personne qu’il met en relief sa beauté particulière, sans en laisser échapper le moindre reflet.

Cette influence que nous reconnaissons dans les beaux- arts sur l’embellissement d’un type ethnique quelconque, n’agit pas seulement sur les populations existantes, mais encore et préférablement sur les futurs représentants de ce type. C’est l’opinion de Darwin[1] qu’une évolution esthétique peut s’accomplir dans une race sous l’empire de l’imagination développée dans un sens donné. Je la partage entièrement. Il est certain que des enfants conçus dans un milieu ou l’imagination est constamment excitée par la contemplation des plus belles formes de l’art auront dix chances contre une d’être plus beaux que d’autres enfants conçus dans un centre où les conditions sont diamétralement opposées. Là où il n’y aurait pas seulement absence d’excitation esthétique, mais en outre des causes continues de dégradation morale, telles que la haine, l’envie, l’esprit de compétition et de vengeance, tous sentiments dépressifs qui sont de plus en plus intenses à mesure qu’on se rapproche de l’état barbare, les populations doivent être fatalement disgracieuses et laides.

Le professeur Müller a nié[2] l’influence de l’imagination de la mère sur les traits de l’enfant qu’elle porte en son sein. Cette négation est basée sur une expérience qui n’a produit aucun résultat probant. Mais dans quelle condition fut-elle réalisée ? Soixante femmes peu de

  1. Darwin, De la variation des animaux et des plantes.
  2. Johannes Müller, Physiologie des Menschen. Coblentz, 1841- 1844.