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a faire que l’observation dont parle le savant artiste. Mais que l’on quitte les capitales et qu’on pénètre dans les petits centres intérieurs ! Le décor change à vue d’œil, la beauté des types disparaît de plus en plus. On les rencontre encore çà et là, avec une rare perfection, vrais bijoux destinés à faire l’orgueil et la passion de ces mêmes boulevards qui les attirent comme un aimant, pour en faire leur bouquet de séduisantes fleurs ; mais ces rares oiseaux émigrent bien vite des campagnes et vont chercher ailleurs l’atmosphère propre à leur rayonnement.

Je sais que pour prouver que la beauté du type blanc est indépendante de son état de civilisation élevée, on mentionnera la beauté des races encore mal policées, telles que les populations des Principautés danubiennes et des confins de l’Europe sud-orientale, dont on a longtemps parlé avec tant d’enthousiasme. L’existence de très beaux types répandus en profusion dans ces milieux ou la culture intellectuelle et sociale n’a guère été développée serait, sans nul doute, en contradiction formelle avec la théorie que je soutiens ici. Mais à mesure que l’on connaît mieux ces populations, on tend à revenir sur cette réputation exagérée que la fantaisie des ethnographes leur avait seule créée. L’erreur est provenue, en grande partie, de l’illusion causée par la fréquence des beautés qui peuplent les harems, réunion de Géorgiennes, de Circassiennes, d’Albanaises ou de Rouméliotes aux formes nonchalamment gracieuses, au profil mignardement découpé.

Cependant, là encore, c’est la répétition du même phénomène que l’on constate sur les boulevards, c’est le résultat d’une sélection artificielle. Toutes les esclaves géorgiennes, albanaises ou circassiennes ne sont pas également belles. Ce sont les fleurs du panier qu’on choisit pour les plaisirs des sultans ou des pachas ; le reste va s’abrutir dans les rudes travaux de la main et on ne sait