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dans les centres les plus variés, dès les premiers jours de l’automne jusqu’à ce que les rigueurs de la saison viennent mettre obstacle aux réunions en plein air.

Dans la fête de l’Avenue des Gobelins, par exemple, aux jours ouvrables de la semaine, on pouvait se promener le soir, au milieu d’une population de plus de cinq mille âmes, sans rencontrer une beauté vraiment caractérisée. Partout, c’était des visages désharmonieux, des maintiens gauches et disgracieux : c’est à ce point que, sans les mêmes baraques qu’on avait déjà vues à la fête du Lion de Belfort ou ailleurs, sans cette gentille Place de l’Italie avec ses belles avenues, on ne se croirait plus au milieu d’une population parisienne.

Qu’on ne pense pas que j’ai vu les choses en homme noir, ne reconnaissant la beauté que sous une noire enveloppe ! Je suis tout prêt à rendre hommage aux Vénus de la grande capitale, adorables et troublantes dans leur beauté exquise. Aucune femme de la terre ne possède autant qu’elles ce chic inimitable et cet art délicat de l’ajustement qui mettent tout leur être en relief ; mais il n’y a pas que des Vénus à Paris. M. Charles Rochet, statuaire de talent, dont la compétence est indiscutable en la matière et dont l’impartialité est hors de tout soupçon, a rencontré aussi ces types dont l’existence prouve que la beauté n’est pas un fait général dans la race blanche. « Prenons par exemple une femme bien laide. J’en ai rencontré dans Paris même, dit-il ; nous faisons de l’histoire naturelle, et faisant de l’histoire naturelle avec l’homme les observations sont assez difficiles, on ne peut avoir que celles qu’on a faites par hasard[1]. »

On pourrait ajouter que ces rencontres de femmes laides dans Paris se vérifient si souvent, que rien n’est plus facile

  1. Congrès inter. des sciences ethnogr., etc., p. 207.