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de sérieux contradicteurs. Herbert Spencer, l’esprit le mieux préparé pour les reprendre à un autre point de vue, n’a pas complètement réussi dans l’essai de classification qu’il a écrit ; et, plus tard, dans un de ses plus remarquables ouvrages[1], il fut obligé de rendre un hommage sans restriction à la haute sagacité du grand positiviste.

On peut donc s’appuyer sur le système de hiérarchisation de Comte pour comparer les divers ordres de connaissances et leur valeur relative. En ce cas, il faudra bien rabattre des prétentions qu’on a toujours cru légitimer, en déclarant que la supériorité intellectuelle du blanc sur celle du noir est prouvée par la grande aptitude du premier à s’occuper des mathématiques transcendantes, aptitude supposée nulle chez le second ; car si l’Européen n’excellait que dans les mathématiques son mérite ne serait pas extraordinaire. Cette branche de science, qui emprunte aux études élevées de l’astronomie un prestige puissant aux yeux du vulgaire, n’a rien de cette excellence que les profanes lui concèdent. L’astronomie qui s’en sert dans ses plus hautes applications est une science vraiment admirable. Cependant elle ne doit tout son relief qu’à l’association d’autres sciences plus complexes telles que la physique et la mécanique sans lesquelles la simple théorie des nombres n’aurait jamais pu sortir du vague et de l’abstraction.

Ce qui donne une application sérieuse à l’esprit et ce qui prouve surtout la vigueur de l’intelligence, ce sont les sciences expérimentales et les sciences d’observation ou l’homme examine les phénomènes naturels, et cherche à découvrir les lois qui les régissent. C’est là aussi qu’on devait rechercher la facilité de compréhension qui dénote réellement le degré d’aptitude de chacun.

  1. Voir Herbert Spencer, De l’éducation physique, intellectuelle et morale.