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humides de l’Oued-Khir qui devient meurtrier pour celle- ci à certaines époques de l’année[1]. »

Les langues syro-berbères ou sémitiques et égypto- berbères ou chamitiques ont d’ailleurs une telle analogie entre elles, que le savant Benfey[2] y formula une théorie d’après laquelle il les fait provenir d’une source commune, qui fut divisée plus tard en deux branches distinctes. Comme elles possédaient alors toute leur fécondité organique, elles ont continué à se développer, après la séparation, en divergeant de plus en plus. Bleck, allant plus loin, fait dériver d’une source commune toutes les langues africaines et sémitiques[3].

V.

INCONSISTANCE DES LANGUES COMME BASE DE CLASSIFICATION.


En réunissant tout ce qui a été dit plus haut, on voit bien que la théorie qui se reposerait sur la morphologie linguistique comme base de classification des races ne serait guère plus heureuse que les précédentes. Aussi les plus savants linguistes, ayant appliqué à leur science tous les procédés d’investigation qui assurent la conquête des grandes vérités, ont-ils hautement déclaré linaptitude et même limpuissance de la glottologie dans les recherches taxiologiques, entreprises dans le but de parvenir à une délimitation précise des divers groupes ethniques qui forment l’humanité.

Bien plus ! Le lien essentiel que l’on avait imaginé pour réunir tous les peuples de race blanche en un faisceau compacte, en une famille commune, la langue aryaque,

  1. La France au Soudan in Rev. des Deux-Mondes, 1er février 1881.
  2. Th. Benfey, Ueber das Verhaltniss des œgyptischen sprache zum semitischen Sprachtmann.
  3. De nominum generibus linguarum Africæ australis.