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de l’égalité

ses efforts vers une ordonnance logique des différentes branches de la connaissance, afin d’en former un tout harmonique, où soient méthodiquement indiqués les degrés successifs de cette grande échelle lumineuse qui, comme dans la vision de Jacob, va de la terre au ciel, et de ses rayons embrasse l’univers et l’homme, l’espace et la pensée. La science ! c’est bien le dieu inconnu auquel l’humanité obéit souvent sans le connaître, et dont le culte grandit chaque jour, gouvernant les intelligences, subjuguant les esprits, soumettant les cœurs en dominant la raison. Les grands ouvriers de l’idée y viennent sacrifier chacun à son tour. On se dispute à l’envi le privilège de codifier les grandes lois par lesquelles elle se manifeste.

Bacon après Aristote ; après Bacon, l’Encyclopédie, Bentham[1], Ampère[2], Charma[3], Auguste Comte[4], Herbert Spencer[5], autant d’astres qui brillent sur la voie de l’humanité, ont entrepris cette œuvre d’autant plus difficile que son exécution suppose un savoir profond, universel.

Sans nous arrêter à apprécier le résultat plus ou moins remarquable auquel chacun a abouti, ou à discuter les principes de hiérarchisation adoptés par les uns et contredits par les autres, disons que dans l’ensemble des branches qui forment l’arbre de science, l’anthropologie, depuis une trentaine d’années, est l’étude qui offre le plus d’attraits aux esprits chercheurs, désireux de résoudre le grand problème de l’origine, de la nature de l’homme et de la place qu’il occupe dans la création.

  1. Essai sur la classification d’art et science. 1823.
  2. Essai sur la philosophie des sciences. Exposit. d’une classification nouvelle. 1834.
  3. Cours de philosophie positive, 1834-1842.
  4. Une nouvelle classif. des sciences, 1850.
  5. Classification des sciences.