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par un excès de matières biliaires dans la composition de son sang. Son teint restera toujours plus ou moins incolore. Son épiderme transparent, comme celui de toutes les races humaines, d’ailleurs, ne laissera voir le derme qu’avec cette couleur de chair si bien connue, mais si difficile à définir. Ainsi sera caractérisée la couleur de la race dite caucasique dont la nuance n’approche pas plus de la blancheur de l’albâtre que celle de l’Éthiopien ne prend cette teinte de noir de fumée dont on parle si souvent.

Voilà bien des hypothèses. Mais l’anthropologie ne repose jusqu’ici que sur des données hypothétiques. C’est déjà quelque chose, quand on peut les faire concorder avec les notions indiscutables auxquelles ont est déjà parvenu dans les sciences mieux faites, mieux élaborées.

Faute de mieux, nous avons accepté la coloration de la peau comme une base pratique de classification ; mais, il faut le répéter, elle n’offre pas plus que les autres caractères anatomiques une méthode sûre et scientifique. Cette méthode n’existe pas. Mais comment a-t-on pu alors classer les races humaines en inférieures et supérieures ? Si on ignore quels sont les caractères qui les distinguent régulièrement les unes des autres, comment pourra-t-on attribuer aux unes plus d’intelligence, plus de moralité qu’aux autres, sans donner dans le plus arbitraire des empirismes ? Les anthropologistes désireux de pouvoir fixer les particularités taxonomiques qui légitiment leur théorie, ont eu recours à un nouveau mode de classification qui ne relève nullement des sciences naturelles ; mais elle est si renommée qu’on est forcé de s’en occuper. D’ailleurs, c’est un sujet fort intéressant, c’est une des études les plus attrayantes qui soient offertes à l’esprit humain. Je veux parler des classifications basées sur la linguistique.