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ougrienne ou boréale de M. de Quatrefages), occupent une des places les plus élevées parmi les brachycéphales. Immédiatement après les nègres de l’Afrique occidentale, ayant un indice céphalique de 73.40, viennent les blancs de France (époque de la pierre taillée et de la pierre polie) les uns avec un indice de 73.34, les autres de 73.22, — Les noirs Tasmaniens (76.01) viennent tout près des blonds Slaves (76.18). Les Mexicains, race mixte qui tient le milieu entre les rougeâtres et les jaunes, sont placés à côté des blancs Normands du XVIIe siècle. Les Javanais très bruns sont immédiatement à côté des Russes d’Europe, à la peau si blanche et si fine que le sang se laisse voir au travers de l’épiderme. Des Indo-Chinois presque noirs ont 83.51 à côté des Finnois blonds, aux yeux bleus, qui ont 83.69.

Voilà des résultats bien curieux. En les considérant, on est obligé de se demander comment le savant Broca, qui a eu en mains de tels moyens de contrôle, ne s’est pas bien vite ravisé sur toutes les théories qu’il a soutenues avec tant d’ardeur, en faveur des doctrines de l’école américaine. Je pourrais me contenter des chiffres du savant auteur des Mémoires d’anthropologie ; mais comme on pourrait croire que je m’y arrête, cette fois, parce que sa sagacité est ici au-dessous de l’ordinaire, il est bon de voir la liste des indices céphaliques de Barnard Davis. On y trouvera le même désordre, le même rapprochement des races les plus diverses et les plus éloignées, quand on considère les autres caractères anthropologiques. — Ses chiffres[1] ne diffèrent pas beaucoup de ceux de Broca. Il y a simplement à observer que l’auteur n’y fait point figurer les Français, coïncidence d’autant plus curieuse qu’il n’y a pas d’Anglais dans le tableau de Broca. Là encore, on peut

  1. Voir Topinard, Anthropologie, p. 246.