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cation apparente, sont en contradiction avec la première hypothèse et font descendre le genre humain tout entier d’un couple unique. Cette tradition est si répandue qu’on l’a quelquefois regardée comme un antique souvenir des hommes. Mais cette circonstance même prouverait plutôt qu’il n’y a là aucun fondement vraiment historique et que c’est tout simplement « l’identité de la conception humaine » qui, partout, a conduit les hommes à une explication semblable d’un phénomène identique[1]. »

Il faut résumer les conséquences qui ressortent naturellement de toutes les discussions et les développements précédents. L’espèce humaine, unique par sa constitution primitive, et suivant l’identité organique qui signale en elle un seul et même plan de formation, a apparu sur les divers points de la terre avec des conditions absolument semblables, à un certain moment de l’évolution de la vie sur notre planète. Mais elle a dû se différencier en peuples ou races diverses, dès que les phénomènes climatologiques ont commencé à exercer une influence marquée sur les différents milieux par les inégalités d’action que nous leur connaissons actuellement. L’homme des temps primitifs, première ébauche de l’espèce, produit informe d’une évolution animale supérieure, si on regarde en arrière toute l’échelle zoologique qui va de lui au protozoaire, mais bien inférieure à celle qu’il a réalisée plus tard, dut ressembler bien peu aux hommes les mieux développés de l’époque contemporaine. Tant par la physionomie que par l’intelligence, il était, sans nul doute, pire que le plus pur sauvage. C’était une créature bestiale.

Il lui a fallu opérer des évolutions multiples avant de parvenir à ces formes attrayantes et belles qui en font non seulement l’être le plus élevé de la création, mais encore

  1. Guill. de Humboldt, Ueber die Kavi Sprache auf der Insel Java.