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de mulâtres se trouvent constituées, c’est là une question oiseuse à laquelle il est parfaitement inutile de répondre.

Jacquinot, Broca, Nott, Edward Long, autant qu’il se compte de savants dans le polygénisme, peuvent encore affirmer que le croisement des mulâtres est souvent stérile. Le monde savant, qui s’est habitué à reconnaître en eux des hommes d’une compétence indiscutable dans la matière, peut sanctionner cette opinion et lui faire une place à côté de tant d’autres de la même valeur. Je courberai peut-être une tête docile devant leur autorité devenue plus puissante, plus malfaisante que ne l’a jamais été l’autorité même de l’Église ; mais comme Galilée, étouffant le cri de l’éternelle vérité qui grondait en son cœur, je murmurerai tout bas : E pur si muove !

VI

DES MÉTIS DU BLANC ET DU NIGRITIEN.


Nous savons que, semblables aux géants de la fable qui, pour escalader le ciel, entassaient l’Ossa sur le Pélion, les polygénistes infatigables entassent difficultés sur difficultés, afin de terrasser les esprits et défier les réfutations. Démontre-t-on que les mulâtres haïtiens sont incontestablement féconds entre eux et procréent des générations indéfiniment fécondes ? Ils répondent qu’il faut attendre dix ou vingt générations avant de se prononcer, que l’expérience n’est pas concluante, puisque les métis d’Haïti sont issus du croisement de la race noire avec des blancs d’origine celtique ou ibérienne, variété brune, et non avec des blancs d’origine germanique ou saxonne. Que sais-je encore ? Or, pour comble de confusion et d’embarras, à chaque réunion des ethnographes, on est encore à se disputer, à savoir si les vrais Celtes étaient bruns ou blonds ! Franchement, il faut bien convenir que les plus subtils sco-