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il le regarde comme un commencent d’altération[1]. »

Suivant M. de Quatrefages, les hommes de race noire suent beaucoup moins que ceux de race blanche ; « mais l’insuffisance de la transpiration, dit-il, se compense par l’abondance de la perspiration ». Sans mettre aucunement en doute la haute compétence de l’auteur de l’Espèce humaine, il me semble difficile d’admettre ni le fait qu’il avance, ni l’explication qu’il en donne. Je suis noir et n’ai rien qui me distingue anatomiquement du plus pur Soudanien. J’ai cependant une transpiration assez abondante, pour me faire une juste idée des faits. Mes congénères n’échappent pas à la loi naturelle. Aussi est-ce avec surprise que je lus, pour la première fois, l’opinion du savant professeur. Cette compensation, cette espèce de balancement qu’il suppose entre la perspiration et la transpiration n’est guère de nature à convaincre mon intelligence.

La perspiration et la transpiration sont un même phénomène physiologique et ne se distinguent que par la quantité de liquide ou de vapeur exhalée par les tissus organiques. Dans le premier cas, l’exhalation est peu sensible, dans le second elle est notable : plus abondante la transpiration cutanée se nomme sueur. Voilà tout. Les produits excrémentiels qui peuvent être considérés comme compensateurs de la transpiration sont la salive ou l’urine, surtout cette dernière toujours plus abondante, toutes les fois que les fonctions de la peau sont paralysées ou insuffisamment excitées. Or, il est certain que, selon le degré de température ou les dépenses musculaires réalisées, la peau du noir exhale la même quantité de liquide ou de vapeur que celle du blanc, sinon davantage.

Le même anthropologiste explique par une différence de

  1. Longet, Traité de physiologie, t. II, p. 5.