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« On peut, dit Broca, parcourir toute l’Europe, toute l’Asie, les deux Amériques et la Polynésie, sans rencontrer dans la population indigène une seule tête laineuse. » C’est encore une de ces affirmations aventurées qui ne sont avancées que par insuffisance d’études spéciales. Des peuplades noires à cheveux crépus ont été découvertes dans les montagnes chinoises du Kouenloun[1] ; les Rajeh et les Rawats sont des noirs à cheveux crépus et laineux habitant le Kamaoun[2] ; les Samang[3], sauvages de l’Assam, offrent le même caractère. On pourrait encore citer Elphinstone qui parle de la présence d’une peuplade nègre dans le Sedjistan[4], et beaucoup d’autres témoignages ; mais ce n’est pas nécessaire.

Une particularité des plus curieuses, c’est que, d’après Benfey[5], le mot varvara ou barbara indique en sanscrit un homme à cheveux crépus. Comme cette épithète a été souvent donnée à la plupart des peuples qui entouraient les Indiens, il faudrait supposer que les hommes noirs à cheveux crépus furent considérablement nombreux en Asie, dès la plus haute antiquité.

L’expérience prouve aussi que les nègres transportés hors d’Afrique perdent, après quatre ou cinq générations, cette chevelure caractéristique que Livingstone a nommée corn peper ou grain de poivre. Le changement se produit à vue d’œil, pourvu que l’on soigne les cheveux, en leur conservant un certain degré d’humidité et d’onction, par l’emploi de l’eau pure ou mieux d’une substance mucilagineuse, avec une portion modérée de pommade ou d’huile.

  1. Ritter, Erdkunde, Asien. — Lassen, Indiche Alherthumskunde, t. I, p. 391.
  2. Ritter, loco citato, t. II, p. 1044.
  3. Idem, Ibidem, t. IV, p. 1131.
  4. Ephinstone, Account of the Kingdom of Cabul, p. 493.
  5. Benfey. Encyclopœd. Ersch. und Gruber, Indien, p. 7.