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pas favorable à ceux qui cherchaient des récompenses. Ainsi se passa quelque temps, pendant lequel je ne fis part à personne de mon plan ; car je ne vis personne qui fût digne de me servir de confident dans cette entreprise. Qu’y a-t-il de mieux qu’une bonne parole ? les grands et les petits s’en réjouissent. Si Dieu n’avait pas révélé la meilleure des paroles, comment le prophète pourrait-il être notre guide ?

J’avais dans ma ville un ami qui m’était dévoué : tu aurais dit qu’il était dans la même peau que moi. Il me dit : « C’est un beau plan, et ton pied te conduira au bonheur. Je t’apporterai le livre pehlewi. Ne t’endors pas ! Tu as le don de la parole, tu as de la jeunesse, tu sais conter un récit héroïque. Raconte de nouveau ce livre royal, et cherche par lui la gloire auprès des grands. » Puis il apporta devant moi ce livre, et la tristesse de mon âme fut convertie en joie.



LOUANGE D’ABOU-MANSOUR,
FILS DE MOHAMMED


À l’époque où je devins possesseur de ce livre, il y avait un puissant prince ; il était jeune, de lignage noble, prudent, circonspect, et d’une âme joyeuse ; il était de bon conseil et clément, parlant avec