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main le bonheur et le malheur. Mais Minoutchehr dit : « Si Selm se retire du combat, il trouvera un refuge dans le château des Alains. Il faut lui intercepter le chemin, car, s’il atteint le château de la mer, personne ne pourra plus le déraciner, et il tiendra une forteresse qui s’élève jusqu’aux nues et que l’art a fait sortir du fond des eaux. Elle contient des trésors de toute espèce, et les ailes de l’aigle royal la couvrent de leur ombre. Il faut que je parte pour cette entreprise, il faut que j’use de l’étrier et des rênes. »

Après y avoir réfléchi, il en parla à Karen à qui l’on pouvait confier de tels secrets, et Karen, ayant entendu les paroles du roi, lui dit : « Ô mon gracieux maître ! s’il plaisait au roi de confier au dernier d’entre ses guerriers une armée nombreuse, je m’emparerais de la porte de la forteresse de Selm, car elle lui donne le moyen soit de combattre, soit de s’enfuir ; mais il faut que tu me laisses prendre avec moi l’étendard royal et la bague de Tour. Je vais maintenant préparer un moyen de jeter mon armée dans le fort, je partirai avec Guerschasp pendant cette nuit sombre ; mais garde-toi de confier ce secret à qui que ce soit. » Parmi les guerriers renommés, il en choisit six mille qui tous avaient fait leurs preuves sur le champ de bataille. L’air étant devenu noir comme l’ébène, ils placèrent les timbales sur le dos des