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35. Il me faut acquérir des vertus nombreuses, pour moi et les autres ; or la pratique de chaque vertu ne s’acquiert — et encore ! — qu’après des océans de kalpas.

36. Or je n’ai pas encore acquis la pratique d’une seule parcelle de vertu ; c’est pour rien que j’ai obtenu cette naissance merveilleuse si difficile à atteindre.

37. Je n’ai pas connu la joie des grandes fêtes d’hommage aux Bienheureux ; je n’ai pas rendu d’honneurs à la religion ; je n’ai pas rempli l’espérance des pauvres.

38. Aux hommes en péril je n’ai pas assuré la sécurité ; les souffrants n’ont pas reçu de moi le bien-être ; je n’ai été qu’un glaive de douleur dans le sein de ma mère.

39. Dans mes vies antérieures je n’ai point aspiré à la Loi : c’est pourquoi je suis maintenant dans une telle infortune. Qui voudrait, après cela, abdiquer l’aspiration vers la Loi ?

40. Le Buddha a déclaré que l’Aspiration était la racine de tous les mérites ; elle-même a pour racine la méditation constante des fruits de nos actes.

41. Douleurs physiques, douleurs morales, périls multiples, enfin la ruine de tous leurs désirs : voilà ce qui attend les pécheurs.

42. Le désir des gens vertueux, à quelque objet qu’il s’adresse, sera, grâce à leurs mérites, honoré