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4. Tu es au pouvoir de ces pêcheurs, les Passions, puisque tu es tombé dans le filet des naissances. Comment n’as-tu pas encore compris que tu es entré dans la gueule de la Mort ?

5. Ne vois-tu pas tous tes compagnons mourir l’un après l’autre ? Et cependant tu te laisses aller à l’indolence, comme un buffle de paria !

6. Yama te guette ; toute issue t’est fermée. Comment peux-tu prendre plaisir aux repas, au sommeil, à l’amour ?

7. Quand la mort aura achevé ses préparatifs et fondra sur toi, tu secoueras ton indolence, mais trop tard : que pourras-tu faire alors ?

8-9. « Ceci reste à faire, ceci est seulement commencé, ceci n’est qu’à moitié fait, et voilà que la mort surgit à l’improviste. Ah ! je suis perdu ! » Ainsi penseras-tu en voyant tes parents désespérés, les yeux gonflés de chagrin et rougis par les larmes, et devant toi la face des messagers de Yama.

10. Torturé par le souvenir de tes péchés, entendant les clameurs de l’enfer, souillé de tes ordures, dans l’excès de ton effroi, éperdu, que feras-tu ?

11. « Je suis comme un poisson dans le vivier. » Voilà la pensée qui doit te faire trembler dès la vie présente, toi surtout, pécheur, devant les terribles supplices des enfers.