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Cependant vous êtes forcés d’admettre la naissance de l’état développé, lequel n’existait pas.

136b-137a. Si l’effet est dans la cause, celui qui mange du riz mange de l’ordure. On peut acheter, en guise d’étoffe, de la graine de coton pour s’en vêtir.

137b. — Le monde par aveuglement ne le voit pas. — Mais l’attitude du monde est aussi celle de vos philosophes.

138. D’ailleurs la faculté de connaître appartient aussi au monde : pourquoi ne verrait-il pas ce qui est ? — Le jugement du monde n’est pas un critère de la vérité. — Mais alors l’apparence des choses manifestées elle-même n’existe pas.

139. — Mais si ce qu’on appelle les moyens de connaissance ne sont pas de vrais moyens de connaissance, les notions qu’ils procurent sont fausses : donc la vacuité des choses est, en réalité, une thèse fausse.

140. — Si on fait complètement abstraction de l’existence supposée, on ne peut en concevoir l’inexistence. Donc si une existence est fausse, son inexistence l’est évidemment aussi.

141. Un homme rêve que son fils est mort : l’idée fausse de son inexistence élimine celle de son existence, idée également fausse.

142-143. Il résulte de cette critique que rien n’existe dans les antécédents pris à part ou dans