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les incrédules, mais avec ses propres adhérents et ceux des autres sectes.

45. La religion a pour racine la vie monastique. Or, la vie monastique est, comme le Nirvâṇa lui-même, difficile pour ceux dont l’esprit repose sur un objet.

46. Si la délivrance résulte de la destruction des passions, elle devrait la suivre immédiatement : or nous voyons que ceux en qui les passions sont détruites sont capables d’actes sans passion.

47. Si on soutient que la Soif, l’Attachement n’existe plus pour eux, nous le nions : n’y a-t-il pas une Soif, comme une erreur, exempte de passion ?

48. La Soif a pour origine la sensation : or la sensation se rencontre chez les saints. La pensée, ayant un objet, doit s’attacher çà et là.

49. Sans la Vacuité, la pensée entravée se reproduit toujours, témoin l’extase inconsciente. Donc, cultivons la Vacuité.

5357. Mais, dira-t-on, si les entraves de l’attachement et de la peur ont pour effet de maintenir les êtres dans le cercle des transmigrations, le seul fruit de la Vacuité est de les y faire rester par l’illusion de sauver les malheureuses créatures.

54. Cette critique contre la Vacuité n’est pas fondée. Donc il faut sans hésitation cultiver la Vacuité.