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plaît, dans une demeure abandonnée, au pied d’un arbre, dans une grotte ; exempt du souci de préserver son gain, il s’en va sans souci où il veut aller.

88. Allant à sa guise, sans attachement, n’étant lié à personne, il goûte une joie telle qu’Indra lui-même ne saurait y atteindre.

89. Par des réflexions de ce genre sur l’excellence de la solitude, étouffant en soi les pensées frivoles, qu’on cultive la pensée de la Bodhi.

Identification de soi-même et d’autrui.90. D’abord qu’on réfléchisse mûrement à la similitude d’autrui et de soi-même : « Tous, ayant les mêmes peines et les mêmes joies que moi, je dois les protéger comme moi-même. »

91. Le corps, malgré la diversité des membres, est protégé comme un être unique : il doit en être ainsi de ce monde où des êtres divers ont en commun la douleur et la joie.

92-93. Si ma douleur ne retentit pas dans les autres corps, ce n’en est pas moins pour moi une douleur difficile à endurer en raison de mon attachement pour moi-même. De même la douleur d’un autre, si je n’en ressens rien, n’en est pas moins pour lui une douleur difficile à endurer en raison de son attachement pour lui-même.

94. je dois combattre la douleur d’autrui, parce qu’elle est douleur, comme la mienne, je dois faire du bien aux autres, parce qu’ils sont des êtres vivants comme moi.