Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/102

Cette page a été validée par deux contributeurs.

64. On ne se rassasie pas des plaisirs du monde, pareils au miel sur le tranchant d’un rasoir ; comment donc serait-on rassasié de l’ambroisie des bonnes œuvres, qui mûrissent en fruits de douceur et de sanctification ?

65. Donc, une action finie, qu’il se plonge dans une autre, comme l’éléphant brûlé par la chaleur de midi se plonge dans le premier lac qu’il rencontre.

Renonciation.66. Si sa force est épuisée, qu’il renonce provisoirement à agir ; et lorsque l’œuvre est parfaite, qu’il la laisse de côté, dans l’impatience de celle qui lui succède.

Application.67. Qu’il soit en garde contre les attaques des Passions et qu’il les contre-attaque vigoureusement, comme celui qui engage un combat à l’épée contre un habile adversaire.

68. De même que, dans ce combat, si son épée tombe, il la ramasse bien vite avec crainte, de même, s’il laisse tomber l’épée de l’attention, qu’il la ressaisisse en pensant aux enfers.

69. Comme le poison qui atteint le sang se répand dans le corps, ainsi le vice, s’il trouve une fissure, se répand dans l’âme.

70. Comme le porteur d’un vase plein d’huile, qui marche au milieu d’hommes armés d’épées, et menacé de recevoir la mort au moindre faux pas, concentre son attention : tel celui qui marche à la sainteté.