Pendant qu’Alexandre se demande non sans anxiété comment il pourra en arriver à regarder Laure comme sa sœur, à l’Ave Maria, Marie Lavoise passe une nuit d’inquiétude au chevet de sa fille qui n’a repris l’usage de ses sens que pour divaguer.
Au matin, le médecin mandé a dit :
— Cela peut être long, vous êtes mieux de la faire transporter à l’hôpital.
Cette fois, Marie Lavoise s’est réellement effrayée, elle n’a pas tant d’argent disponible ; elle n’est plus jeune pour lutter et travailler, ce transport et ce séjour à l’hôpital peuvent être dispendieux. Elle ne voit pourtant nulle autre alternative.
Dans un moment de lucidité, à voir sa mère et à l’entendre murmurer : « hôpital, hôpital » Laure comprend tout, elle fait un effort suprême pour tracer quelques mots sur une carte, les cachette, et demande à sa mère de les faire porter tout de suite à l’adresse. Voici ce que contenait cette missive :
Alexandre, puisque je ne puis vous donner d’autre nom, permettez-moi de vous donner celui-ci qui, sans être aussi doux que celui de fiancé, donne à mon pauvre cœur un élan de confiance, nous aurions besoin de votre présence, de vos conseils. Est-ce trop exiger de vous prier de venir.