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de 2 800 kilogrammes, peuvent donner un débit minimum de 300 mètres de gaz par heure.

Le fer et l’acide nécessaires à la fabrication du gaz ne pèsent pas moins de 8 à 9 kilogrammes par mètre cube de gaz obtenu ; ce qui constitue une charge de 5 000 kilogrammes environ à transporter, pour gonfler un seul ballon.

Pour parer aux pertes de gaz qui tiennent, d’une part, à la diffusion du gaz à travers l’enveloppe, et surtout à la sortie de l’excès de gaz, quand l’hydrogène se dilate, par suite des variations de température, ou quand un coup de vent comprime brusquement l’aérostat, on prépare et on conserve à part une provision d’hydrogène dans un petit ballon-gazomètre spécial, d’une capacité de 50 à 60 mètres cubes.


Les dispositions particulières de l’appareil fixe ou mobile employé par les capitaines Renard et Krebs, au parc aérostatique de Meudon, pour la production du gaz hydrogène, n’ont pas été décrites par ces officiers, pour des raisons aisées à comprendre. Par le même motif, nous ne nous appesantirons pas davantage sur ces dispositions. Mais l’industrie privée fabrique aujourd’hui à Paris, pour les armées étrangères, des appareils mobiles, destinés à la production de l’hydrogène en grand. Un savant constructeur aéronaute, M. Lachambre, a livré, par exemple, au gouvernement portugais un appareil à hydrogène porté sur un chariot, que nous décrirons à notre aise, grâce au dessin que M. Lachambre en a donné, et que nous reproduisons dans la figure suivante.

L’appareil mobile, c’est-à-dire porté sur un chariot, se compose 1o de quatre générateurs en tôle doublée de plomb, 2o d’un laveur-cribleur du gaz ; 3o de deux cylindres sécheurs ; 4o de quatre pompes spéciales à vapeur ou à bras ; etc.

Les générateurs de gaz, A, B, C, D ; sont au nombre de quatre, et peuvent fonctionner ensemble ou séparément.

Sur le fond de chaque cylindre est soudé un tuyau en plomb, par lequel s’introduit le mélange d’acide sulfurique et d’eau, que l’on refoule de bas en haut au moyen de deux des pompes P, que nous décrirons plus loin.

Les générateurs A, B, C, D, ont été remplis préalablement de tournure de fer. La partie emmagasinée dans le cône supérieur descend, par son poids, dans la partie cylindrique, au fur et à mesure que celle existant dans cette dernière est dissoute par l’acide.

Les quatre générateurs sont reliés entre eux par un cylindre en fonte émaillée intérieurement, que M. Lachambre appelle boîte à siphons, b, et par lequel s’écoule le sulfate de fer en dissolution.

La boîte à siphons a pour objet de replier, sous un espace très restreint, la colonne de liquide sur elle-même, de façon à former un bouchon hydraulique, de 0m,30 de hauteur, faisant obstacle à la sortie du gaz.

Le gaz se dégage par un tuyau commun, E, placé au sommet de l’appareil, et se rend au laveur L.

La partie inférieure de chaque générateur est pourvue d’une bouche en fonte plombée à l’intérieur, fermée par un tampon, avec joint en caoutchouc.

Ce tampon porte, au centre, un ajutage percé d’une ouverture destinée à laisser écouler les liquides, dans le cas où l’on désire ouvrir pendant le fonctionnement.

La bouche a ou trou d’homme, percée au bas des générateurs et que l’on voit à droite, est destinée à l’extraction de la tournure de fer qui reste dans les générateurs, après l’opération.

Le laveur L est une caisse rectangulaire, pourvue d’une batterie de tubes percés de petits trous faisant l’office de crible diviseur du gaz. Arrivé dans le crible, par un tuyau, le gaz refoule l’eau qui lui fait obstacle, et se tamise en petites bulles. L’acide sulfureux