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méable par un vernis d’excellente qualité. Son volume est de 1 060 mètres cubes.

La housse de suspension est formée de rubans cousus à des fuseaux longitudinaux, qui les maintiennent dans la position géométrique qu’ils doivent occuper. Les rubans ainsi disposés s’appliquent parfaitement sur l’étoffe gonflée, et ne forment aucune saillie, comme le feraient les mailles d’un filet.

Les flancs de l’aérostat supportent la housse de suspension, au moyen de deux brancards latéraux flexibles, qui en prennent complètement la forme. Ces brancards sont formés de minces lattes de noyer, adaptées à des bambous sciés longitudinalement ; ils sont consolidés par des lanières de soie. À la partie inférieure de la housse, des pattes d’oie se terminent par vingt cordes de suspension, qui s’attachent, par groupes de cinq, aux quatre angles supérieurs de la nacelle.

La nacelle a la forme d’une cage. Elle est construite avec des bambous assemblés, consolidés par des cordes et des fils de cuivre, recouverts de gutta-percha. Sa partie inférieure est formée de traverses en bois de noyer, qui servent de support à un fond de vannerie d’osier. Les cordes de suspension l’enveloppent entièrement. Elles sont tressées dans la vannerie inférieure, et ont été préalablement entourées d’une gaine de caoutchouc, qui, en cas d’accident, les préserverait du contact du liquide acide qui est contenu dans la nacelle, et sert à alimenter les piles.

Les cordes de suspension sont reliées horizontalement entre elles, par une couronne de cordages, placée à deux mètres au delà de la nacelle. Les engins d’arrêt pour la descente, guide-rope et corde d’ancre, sont attachés à cette couronne, qui a, en outre, pour but de répartir également la traction à la descente. Le gouvernail, formé d’une grande surface de soie non vernie, maintenue à sa partie inférieure par un bambou, y est aussi adapté à l’arrière.

L’aérostat, avec ses soupapes, pèse 170 kilogrammes. La housse avec le gouvernail et les cordes de suspension pèsent 70 kilogrammes. Les brancards flexibles latéraux pèsent 34 kilogrammes ; la nacelle a un poids de 100 kilogrammes. Moteur, hélice et piles, avec le liquide pour les faire fonctionner pendant 2 heures et demie, pèsent 280 kilogrammes. Engins d’arrêt (ancre et guide-rope), 50 kilogrammes.

Ainsi, le poids du matériel fixe est de 704 kilogrammes, auxquels il faut ajouter les poids des deux voyageurs, avec instruments (150 kilogrammes), ainsi que le lest enlevé (386 kilogrammes). En tout, 1 240 kilogrammes.

La force ascensionnelle était, en comptant 10 kilogrammes d’excès de force pour l’ascension, de 1 250 kilogrammes. Le gaz avait donc une force ascensionnelle de 1 180 grammes par mètre cube, ce qui est considérable. C’est que le gaz hydrogène préparé par MM. Tissandier est presque pur ; il est obtenu au moyen de l’action de l’acide sulfurique, de l’eau et du fer, dans un appareil de dispositions nouvelles, que nous décrirons plus loin.

Le courant électrique produit par 24 éléments de pile au bichromate de potasse actionnait une petite machine dynamo-électrique.

Nous représentons dans la figure 514 la pile au bichromate de potasse qui produisait le courant électrique. La machine dynamo-électrique actionnée par cette pile était du type Siemens, c’est-à-dire composée d’une bobine très longue et de 4 électro-aimants. Elle pesait 56 kilogrammes. On voit cette machine en M, sur la figure 514 (page 661). La pile est au fond de la nacelle.


Le 8 octobre 1883, le gonflement du ballon s’effectua en moins de 7 heures. À 3 heures 20 minutes, les voyageurs