Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/590

Cette page a été validée par deux contributeurs.

autre chose que le disque de fer qui masquait le numéro, ce disque tombe et découvre le numéro de l’abonné appelant. On voit sur la figure 472 (page 584) le no 467, qui vient d’être découvert, et annoncé par ce mécanisme électro-magnétique.

Ajoutons que, par une autre disposition ingénieuse, en tombant par derrière le numéro, le disque de fer a rencontré une petite bande de cuivre qui est en rapport avec un fil aboutissant à la sonnerie. La sonnerie retentit jusqu’à ce que l’employé soit allé relever le disque.

Au-dessous du tableau des annonciateurs A (fig. 472), se trouve le tableau des commutateurs B. On voit sur cette figure le Jack-Knife, par lequel l’employé, après avoir répondu à l’abonné appelant, et après avoir entendu sa demande, a rattaché, au moyen d’un cadran à double fiche, le numéro de l’abonné appelant avec celui de l’abonné appelé.


Le tableau des annonciateurs et des commutateurs, représenté dans les figures 472-473, renferme 64 numéros, allant dans l’ordre numérique et correspondant à 64 abonnés. Il y a deux ou trois de ces tableaux dans chaque bureau central.

Dans les bureaux plus importants, on compte un plus grand nombre de tableaux. On voit dans la figure 474 (page 587) le bureau central de la Villette, qui renferme 4 tableaux.

On remarquera, dans ce dessin, qu’en outre des annonciateurs A et des commutateurs B, il y a une seconde série de commutateurs C, portant, sur chaque trou du commutateur, une lettre de l’alphabet, et formant cinq séries. Ces cinq séries de commutateurs servent à réunir les 4 tableaux entre eux, ou à mettre le poste central en relation, par des lignes dites auxiliaires, avec les différents bureaux de quartier, et par suite, avec l’un quelconque des points du réseau.

À Paris et dans les grandes villes de la France et de la Belgique, le service du bureau central est confié à des femmes. S’il existe un service de nuit, il est fait par des hommes, mais en bien plus petit nombre, les communications de nuit étant fort rares.

Les figures 475, 476 font voir comment les personnes employées dans un bureau central reçoivent les communications des abonnés, au moyen de l’appareil récepteur-transmetteur Ader-Berthon (représenté fig. 471, page 583), et après avoir entendu la demande de l’abonné, mettent l’abonné appelant en communication avec l’abonné appelé. Sur notre dessin, c’est la même employée qui, après avoir aperçu sur le tableau annonciateur le numéro de l’abonné appelant (fig. 475), va d’abord, de la main droite (fig. 476), au moyen du Jack-Knife, mettre en rapport l’abonné appelant avec l’abonné appelé, et ensuite, touchant de la main gauche la sonnerie du correspondant appelant, le prévient que la communication existe.


La Société générale des téléphones, constituée le 10 décembre 1880, a établi des réseaux à Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes, Lille, le Havre, Rouen, Saint-Pierre-lès-Calais, Alger et Oran. Le téléphone dont elle se sert est, comme on l’a vu, le téléphone Ader-Bell, c’est-à-dire le transmetteur Ader lié au récepteur Graham Bell. La Belgique conserve pour ses abonnés le télégraphe Black, et l’Angleterre le téléphone Crossley.


Nous ne donnerons pas, comme on l’a fait dans diverses publications, le nombre des abonnés au téléphone existant dans chaque ville ou dans chaque pays. C’est un relevé qui change, ou pour mieux dire qui augmente, d’un mois à l’autre. Contentons-nous de dire que le téléphone prend chaque jour plus d’extension. Cette belle invention, cinq ou six années après sa nais-