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Fig. 439. — Transmetteur du sténo-télégraphe Cassagne.

R, roue phonique. — 1, 2, 3, contacts isolés, en communication avec les bornes e, e, et avec les touches correspondantes. — A, axe de la roue, mobile avec elle, et sur lequel est fixé le frotteur. — B, cuvette en bois, faisant partie de la roue et remplie de mercure formant volant. — b, borne faisant communiquer le frotteur avec la ligne. — E, électro-aimant de la roue. — E′, électro du diapason D. — r, r, réglage des pôles de l’électro. — C, contact (invisible).


transmission, car le ressort est soulevé par celui des deux leviers mis en jeu.

L’Allemagne, l’Italie, la Russie, la Belgique, la Suède, ont adopté le télégraphe de notre ingénieux compatriote. Il n’est employé en France, à titre d’essai, que depuis quelques années, malgré les incontestables services qu’il peut rendre, toutes les fois que l’importance du transit dépasse la limite de 20 à 25 dépêches par heure.

Expérimenté entre Paris et Marseille, et sans relais intermédiaires, malgré la distance de 860 kilomètres qui sépare ces deux villes, cet appareil a permis de transmettre 2 500 mots (125 dépêches de 20 mots) à l’heure, en se servant d’une bande perforée à l’avance. C’est là un résultat remarquable et qui fait le plus grand honneur à l’inventeur.


Le sténo-télégraphe de M. A. Cassagne, ingénieur-directeur des Annales industrielles, est une heureuse application à la télégraphie du principe de la machine sténographique de M. Antoine Michela. On sait que la machine sténographique, qui fut expérimentée au Sénat, à la Chambre des députés, et au Conseil municipal de Paris, en 1881, peut enregistrer, avec la vitesse de la parole, et en les représentant graphiquement, par les combinaisons d’un très petit nombre de signes, environ 200 mots à la minute, soit 12 000 mots à l’heure.

Le problème à résoudre pour appliquer la méthode sténographique de M. Michela à la télégraphie consistait à combiner un appareil de transmission télégraphique rapide, qui, tout en augmentant le rendement des fils, n’exigeât qu’un personnel restreint.

Par l’emploi de la roue phonique d’un télégraphiste danois, M. Paul La Cour, M. A. Cassagne est parvenu à construire un système télégraphique qui a donné les meilleurs résultats, et qui est appelé à un grand avenir.

Voici, en quelques mots, la disposition de cet appareil, qui se compose d’un transmetteur et d’un récepteur-imprimeur.

Le transmetteur (fig. 439) comprend un manipulateur, formé de 20 touches, dont les contacts électriques sont reliés alternativement aux pôles positif et négatif de deux piles, mises par leur milieu en communication avec la terre. Ces touches sont encore reliées à des segments de contact d’un distributeur L.

Un frotteur, calé sur l’axe, A, de la roue dentée en fer doux, R, est animé d’un mouvement de rotation continu et rapide, que lui imprime un rouage d’horlogerie. Ce