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de l’air comprimé ou raréfié. Les premières valves, celles du système Varley, étaient très compliquées et fort coûteuses. Ou leur préfère aujourd’hui celles de M. Villemot, dont la manœuvre est tout aussi simple et le prix moins élevé. Ce sont ces dernières qu’on emploie presque exclusivement aujourd’hui à Londres.

Les étuis qui servent à la transmission des dépêches sont en gutta-percha. Ils ont une longueur totale de 0m,145 et une épaisseur de 0m,004. Leur diamètre intérieur est de 0m,033, et leur diamètre extérieur, y compris leur enveloppe, de 0m,057. Afin qu’ils puissent résister aux chocs qu’ils éprouvent à l’arrivée, ils sont recouverts d’une première enveloppe en feutre, qui, en même temps, empêche la gutta-percha de s’échauffer, par suite du frottement contre les parois des tubes. Une série de rondelles, fixées contre la partie antérieure de chaque étui, forment piston ou maintiennent le vide, pour expédier ou pour recevoir, alternativement, au moyen d’un seul et même tube.

Pour recevoir un étui, on ferme l’extrémité de la conduite générale, au moyen d’un clapet à charnière, garni de caoutchouc ; puis on ouvre un robinet, qui met la conduite en communication avec le réservoir à vide. Attiré aussitôt par aspiration, l’étui se rend au poste d’arrivée, où il ouvre, automatiquement, le clapet à charnière, maintenu jusqu’alors fermé par la pression atmosphérique, et il reste attiré contre l’ouverture de la conduite. L’employé chargé de la réception ferme alors le robinet, et retire l’étui, pour que l’air de la conduite puisse reprendre la pression ambiante.

Pour expédier un étui, on le place dans la conduite, dont on ferme l’ouverture au moyen d’un obturateur, manœuvré à l’aide d’une manette qui entraîne une glissière, à laquelle cet obturateur est fixé. Le plan incliné vient alors rencontrer un galet qui ouvre une valve placée à l’intérieur du cylindre, et met en communication les tuyaux avec le réservoir à air comprimé. L’étui est aussitôt poussé dans le tube souterrain, et lorsque la sonnerie électrique annonce son arrivée au poste correspondant, on remet la glissière dans sa position primitive.

On procède donc, dans le premier cas, par aspiration, et dans le second, par refoulement.

Dans les bureaux de quartier, le tuyau débouche dans l’intérieur d’une boîte, dont le fond est ouvert, et communique, par un tube, avec les égouts. C’est par cet orifice que l’air s’échappe, sans gêner l’employé. Un grillage, disposé au-dessus, empêche l’étui de tomber dans la conduite.


À Berlin, on emploie, comme à Paris, deux tubes distincts pour la transmission et la réception, l’un fonctionnant par le vide et l’autre par l’air comprimé.

Le système pneumatique qui fonctionne en Allemagne a été exécuté par MM. Siemens.

Les étuis sont analogues à ceux de Londres. Ils en diffèrent, toutefois, par leurs dimensions, qui sont plus grandes, et par un couvercle en gutta-percha, maintenu par une bande élastique.

Chaque tube est pourvu de sa valve. Celle-ci se compose de deux bouts de tube, de même diamètre que la conduite, et qui sont portés par un châssis mobile autour d’un axe. L’un ou l’autre de ces tuyaux peut être raccordé avec la conduite, suivant qu’on veut expédier ou recevoir. Pour expédier, il suffit de placer l’étui dans l’intérieur du tube, et d’amener celui-ci dans le prolongement de la conduite, à l’aide d’une manivelle. Le courant d’air entraîne aussitôt l’étui, jusqu’au poste d’arrivée, où, pour la réception, le tube directeur se trouve placé dans le prolongement de la conduite.